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Sommet de l’élevage Le spectre de la sécheresse plane

© Jérôme Chabanne

Alors que l’affluence est au rendez-vous, les effets de la sécheresse cristallisent les inquiétudes des professionnels de l’élevage, lors de l’ouverture du Sommet de l’élevage, ce mercredi 3 octobre à Clermont-Ferrand.

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Les visiteurs ont répondu présents ce mercredi 3 octobre 2018, pour l’ouverture du Sommet de l’élevage à Clermont-Ferrand.

« Le grand public est en nombre cette année, constate Emilien Rouet, de France Limousin Sélection. Les gens échangent davantage avec les éleveurs pour comprendre la manière avec laquelle ils travaillent au quotidien. » Les délégations étrangères sont également de la partie. « On ne parle pas uniquement le français dans les allées ! », ajoute-t-il.

La présence des forces de l’ordre est remarquée dans les travées, alors que la menace d’actions d’associations antispécistes persiste sur le salon. « C’est rassurant et cela aura probablement un effet dissuasif, observe un exposant. C’est le signe que cette menace est prise au sérieux. »

Lors d’une conférence de presse, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, a annoncé « demander une mission d’enquête parlementaire sur ces associations afin de savoir qui se cache derrière, quels sont leurs financements et comment elles s’organisent ».

« Il n’y a plus d’herbe, plus d’eau »

Toutefois, c’est bien la sécheresse qui domine les discussions des professionnels, avec des ressources fourragères incertaines pour la période hivernale. « Nous allons vivre deux hivers en un, estime Patrick Bénézit, secrétaire général adjoint de la FNSEA. Il n’y a plus d’herbe et plus d’eau dans les prés. Les élevages de bovins laitiers et à viande vont décapitaliser. Ce sera la double peine pour les producteurs, avec un prix de la viande qui risque de s’effondrer. »

En filière ovine, le manque de ressources fourragères pourrait affecter les performances des élevages. « Nous sommes en pleine période de lutte, observe un éleveur. Les résultats de mise bas risquent d’être catastrophiques car tous les troupeaux ne peuvent pas être nourris correctement. »

Pour Christiane Lambert, « la France accuse un vrai retard sur la gestion de l’eau. Nous stockons 2,7 % des eaux de pluie quand l’Espagne en stocke 21 %. Au niveau européen, les capacités de stockage de l’eau se sont accrues en moyenne de 13 % sur les dix dernières années, contre seulement 1,3 % en France ».

Le ministre attendu de pied ferme

Alors que Stéphane Travert visitera le salon demain jeudi 4 octobre, Patrick Bénézit estime que « la non-réaction des pouvoirs publics face à la sécheresse est assourdissante. Nous avons besoin de trésorerie pour couvrir le difficile approvisionnement en fourrages. Nous demandons un versement de 90 % des aides Pac le 15 octobre. Il est également nécessaire d’étudier la mise en place de fonds d’allègement des charges en partenariat avec les organismes bancaires. »

Pour Laurent Pinatel, secrétaire général de la Confédération paysanne, « en plus des aides à la trésorerie, il est également important que le ministère réalise un travail de recensement des ressources fourragères. Il est essentiel de fédérer la mise en relation de l’offre et de la demande sur le terrain. »

Vincent Guyot, Marie-France Malterre et Valérie Scarlakens

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